Méthode de l'étude de texte au collège
Une étude de texte est un exercice de fouille archéologique méthodique. 50% de la note obtenue lors de l’étude dépend de l’application d’une méthode stricte, le reste reposant sur les qualités de lecture, de compréhension et d’écriture. Aucun texte ne doit être considéré comme facile « a priori », une concentration forte est nécessaire afin de mener une étude complète et raisonnée.
1ère étape : la lecture des questions
La toute première chose à faire face à une étude de texte consiste à lire la ou les questions. C’est l’étape nécessaire avant la lecture du texte afin de préparer le cerveau à sélectionner les informations qui vont servir à la réponse et à écarter les informations inutiles. Ainsi, en renouvelant si nécessaire la lecture des questions plus tard dans l’étude, le hors-sujet pourra t-il être évité.
2e étape : la lecture du texte
La deuxième étape consiste à lire le texte une fois, sans le toucher (ni sur lignage, ni annotations). Il s’agit d’une première prise de contact avec les questions bien en tête. C’est un premier débroussaillage où les premiers éléments de réponse se mettent en place.
3e étape : la numérotation des lignes du texte
Au moment de répondre aux questions posées par le correcteur, il faudra être capable de « citer » le texte, c’est à dire de préciser où les informations servant à répondre aux questions ont été trouvées dans le texte. Pour ce faire, il faut numéroter les lignes du texte, de 5 en 5.
4e étape : relecture avec surlignage des éléments importants
Cette étape est critique. Un mauvais surlignage ne peut pas permettre une bonne réponse aux questions posées. Il s’agit d’une étape de sélection des informations importantes du texte. C’est une étape visuelle qui fait sauter aux yeux de l’élève les éléments qu’il ne faudra pas oublier lors de la réponse. Trop d’éléments surlignés embrouillent le cerveau et montre une incapacité à sélectionner l’important face au superflus, ce qui peut mener au hors-sujet. Pour le surlignage, il faudra utiliser autant de couleurs que de questions posées.
Un exemple de texte et de questions
« Notre constitution politique n’est pas jalouse des lois de nos voisins , et nous servons plutôt à quelques-uns de modèles que nous n’imitons les autres. Comme notre gouvernement n’est pas dans les mains d’un petit nombre de citoyens, mais dans celles du grand nombre, il a reçu le nom de démocratie. Dans les différends qui s’élèvent entre particuliers, tous suivant les lois, jouissent de l’égalité : la considération s’accorde à celui qui se distingue par quelque mérite, et si l’on obtient de la république des honneurs , c’est par des vertus, et non parce qu’on appartient à une certaine classe. Peut-on rendre quelque service à l’état, on ne se voit pas repoussé parce qu’on est obscur et pauvre. Tous, nous disons librement notre avis sur les intérêts publics ; mais dans le commerce journalier de la vie, nous ne portons pas un oeil soupçonneux sur les actions des autres ; nous ne leur faisons pas un crime de leurs jouissances ; nous ne leur montrons pas un front sévère, qui afflige du moins, s’il ne blesse pas. Mais, sans avoir rien d’austère dans le commerce particulier, une crainte salutaire nous empêche de prévariquer dans ce qui regarde la patrie, toujours écoutant les magistrats et les lois, surtout celles qui ont été portées en faveur des opprimés, toutes celles même qui , sans être écrites, sont le résultat d’une convention générale et ne peuvent être enfreintes sans honte ».
Discours de Périclès durant la guerre du Péloponnèse.
Question n° 1 : Quelle définition Périclès donne t-il de la démocratie ?
Question n° 2 : Quels sont les nouveaux droits que la démocratie accorde aux plus pauvres ?
Etape 1 à 4
« Notre constitution politique n’est pas jalouse des lois de nos voisins, et nous servons plutôt à quelques-uns de modèles que nous n’imitons les autres. Comme notre gouvernement n’est pas dans les mains d’un petit nombre de citoyens, mais dans celles du grand nombre, il a reçu le nom de démocratie. Dans les différends qui s’élèvent entre particuliers, tous suivant les lois, jouissent de l’égalité : la considération s’accorde à celui qui se distingue par quelque mérite, et si l’on obtient de la république des honneurs , c’est par des vertus, et non parce qu’on appartient à une certaine classe. Peut-on rendre quelque service à l’état, on ne se voit pas repoussé parce qu’on est obscur et pauvre. Tous, nous disons librement notre avis sur les intérêts publics ; mais dans le commerce journalier de la vie, nous ne portons pas un oeil soupçonneux sur les actions des autres ; nous ne leur faisons pas un crime de leurs jouissances ; nous ne leur montrons pas un front sévère, qui afflige du moins, s’il ne blesse pas. Mais, sans avoir rien d’austère dans le commerce particulier, une crainte salutaire nous empêche de prévariquer dans ce qui regarde la patrie, toujours écoutant les magistrats et les lois, surtout celles qui ont été portées en faveur des opprimés, toutes celles même qui , sans être écrites, sont le résultat d’une convention générale et ne peuvent être enfreintes sans honte ».
Discours de Périclès durant la guerre du Péloponnèse.
Etape 5 : la réponse aux questions posées
Question n° 1 : Quelle définition Périclès donne t-il de la démocratie ?
(La réponse doit débuter par la reprise des termes de la question) : Périclès définit la démocratie en disant que…
… le « gouvernement n’est pas dans les mains d’un petit nombre de citoyens, mais dans celles du grand nombre » (ligne 3-4). (Ici, le texte a été cité en recopiant une phrase qui donne la réponse à la question. Cette phrase a été mise entre guillemets pour préciser qu’elle n’a pas été inventée par l’élève mais bel et bien empruntée au texte. Par ailleurs, les lignes où sont situées les informations ont été précisées : c’est cela citer un texte !).
En classe de 6e et 5e, nous n’en demandons pas plus, mais dès la classe de 4e et à fortiori en 3e, une autre méthode s’impose : la reformulation.
(La réponse doit toujours débuter par la reprise des termes de la question) : Périclès définit la démocratie en disant que… (Mais pour la suite, le recopiage n’est pas la meilleure option, il faut montrer sa capacité à utiliser ses propres mots pour traduire la pensée de l’auteur du texte sans recopier, autant que faire se peut car certains passages ne peuvent être reformulés)… c’est l’ensemble des citoyens qui a le pouvoir et non un petit nombre d’entre eux. (Ligne 3-4) (Ici, le texte a été reformulé, il n’est donc pas utile de mettre des guillemets, cependant il faut continuer à préciser les lignes où ont été trouvées les informations.
Question n° 2 : Quels sont les nouveaux droits que la démocratie accorde aux plus pauvres?
(La réponse doit débuter par la reprise des termes de la question) : La démocratie accorde aux pauvres… l’égalité (ligne 6) et des honneurs (ligne 8). (Ici pour la citation de mots simples et uniques, inutile de mettre les guillemets). Quand on peut « rendre quelque service à l’état, on ne se voit pas repoussé parce qu’on est obscur et pauvre (ligne 9-10). (Ici, le texte a été recopié, les guillemets sont présents) Enfin, riches et pauvres donnent librement leur avis sur les choses publiques (ligne 10-11). (Ici le texte a été reformulé, les guillemets ne sont pas nécessaires, mais les lignes sont toujours présentes).
Etape 6 : l’ajout de connaissances personnelles
Dernière partie d’une étude de texte, quand cela est possible, il s’agira d’ajouter aux réponses données des éléments de connaissance personnelle, tirés du cours ou non, qui viennent expliquer, aider à l’interprétation des réponses tirées du texte. Cela pourra être des définitions, des éléments biographiques, des faits historiques…
Ainsi, à la première question sur la vision de la démocratie par Périclès, l’élève dans sa réponse aurait pu ajouter des éléments biographiques et de définition : Périclès, stratège athénien du Vème siècle A.J.C.,définit la démocratie (système de gouvernement où l’ensemble des citoyens participe à la vie de la cité) en disant que…