Attention et concentration
Attention et concentration
Synthèse d'un wébinaire Canopé de juin 2020
Webinaire CANOPE – Valérie Debeaux – Juin 2020
Attention et concentration sont deux compétences cognitives différentes mais deux caractéristiques d’un même processus.
L’attention est ce qui permet de cibler un stimulus parmi tous les autres stimuli qui sollicitent nos sens.
La concentration est l’intensité avec laquelle l’attention est maintenue sur le stimulus choisi ou la tâche choisie.
Dès qu’un nouveau stimulus apparaît, notre attention est attirée (capacité d’alerte caractéristique de notre cerveau)
Impossible de concentrer notre attention sur deux choses à la fois, on peut traiter une seule source d’information à la fois, nous concentrer sur une activité : neuromythe du multi tâche (hormis tâche automatisée : mais pour les dys impossible d’écrire tout en écoutant car acte d’écrire n’est pas automatisé).
3 types d’attention :
- Soutenue : en vélo au milieu de la circulation
- Sélective : sélection des informations, ne permet pas de voir tout ce qui se passe dans notre environnement (selective attention test Simons et Chabris 1999)
- Divisée : d’une information à une autre
Test de stroop sur l’attention : lire la couleur de mots écrits : problème d’interférence entre le mot et son sens, entre le mot et sa couleur : il faut inhiber le réflexe de lecture pour réussir avec fluidité ce qui est coûteux cognitivement.
Ce qui dirige notre attention :
- Les habitudes et automatismes
- L’attention volontaire
- Le circuit de la récompense : ensemble de structures sous le cortex dans le système limbique qui génère du plaisir quand il est activé (production de dopamine). L’attention est préférentiellement attirée vers ce qui donne du plaisir immédiat, l’attention est dirigée au-delà de notre volonté (le portable sur le bureau quand on travaille).
L’inhibition est une capacité parmi les plus importantes pour réussir scolairement et dans la vie, un marqueur plus fort que le QI. Inhiber ce qui a été automatisé et qui va s’enclencher naturellement, inhiber ce qui vient du système de récompense.
Test du Marshmallow sur de jeunes enfants : lutte inhibition/système de récompense.
L’inhibition est une capacité située dans le cortex préfrontal avec les fonctions exécutives et circuits de l’attention. Pas disponible avant 4 ans et la maturation n’est finie qu’à 25 ans.
Les capacités d’attention se travaillent (O. Houdé, apprendre à résister)
Nous avons 3 systèmes cognitifs :
- Le système heuristique : pensée automatique et intuitive, 80% du temps nous activons ce système car il est peu couteux cognitivement mais il est peu fiable.
- Le système d’inhibition : interrompt le système heuristique
- Le système algorithmique : pensée logique et rationnelle, émet des hypothèses pour des choix rationnels : couteux cognitivement et plus long, activité lorsqu’une alerte dit que le système heuristique n’est pas adapté.
Système heuristique : « je vais vous donnez »
Système algorithmique : « je vais vous donner », l’inhibition permet de ne pas faire l’erreur.
L’attention est en lien étroit avec les fonctions exécutives : inhibition, flexibilité mentale (passer d’une activité à une autre, d’un système cognitif à un autre), contrôle des impulsions/émotions, du système de récompense.
Les capacités attentionnelles sont multiples :
- Rester sur une source de stimuli
- Ne pas se laisser attirer par d’autres sources
- Inhiber des réponses inappropriées, venues d’u système automatique
- Rester concentré sur une source de stimuli sur laquelle on a décidé de porter notre attention
- Capacité à changer de source d’attention et de type de réponse si la réponse automatique n’est pas adaptée.
Les déficits attentionnels de l’élève :
- Insuffisance de l’inhibition : se laisser entrainer par les stimuli et système de récompense.
- Clignotement attentionnel : l’attention nécessite beaucoup d’énergie, besoin de pauses régulières.
- Cécité attentionnelle en double tâche
- Pensées émergentes : émotion, rumination de ce qui s’est passé à la récré…
- Les distracteurs
- Les biais cognitifs : automatisés, réponses spontanées.
Que faire ?
- Travailler tôt les capacités attentionnelles
- Proposer la mise au calme des esprits par des exercices de respiration en cohérence cardiaque, sophrologie, juste après une récré par exemple, le vendredi après-midi, quand on les sent hyper volatiles, en préparation d’une évaluation…
- Structuration de séquences :
- Préchauffe de l’attention
- Un geste prévu pour déclencher l’attention
- Objectifs brefs et précis : impossible de se concentrer plus de 20-30 minutes sur une activité
- Décomposition des tâches
- Pauses : toutes les 30 minutes, recharge de la capacité attentionnelle, passage en mode diffus du point de vue cognitif (le cerveau travaille quand même)
- Mettre les élèves en activité pour un engagement cognitif ; derrière toute écoute une mission sinon la capacité attentionnelle n’est pas assez sollicitée.
- Faire jouer pour activer le système de la récompense : défis, serious game, appli socrative pour défis de groupe, bingos….
- Programme adole.